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18.10.10 Quel avenir pour la Manex Tête Noire ?

Le débat animé par Kanaldude, sous les feux des caméras de sa télévision participative, a fait salle comble le soir du 14 octobre au bar Alfaro des Aldudes. Preuve de la préoccupation de la profession dans son ensemble quant à l’avenir de cette brebis aux cornes si emblématiques.
Des effectifs en baisse mais une image qui (se) vend bien
Race locale rustique particulièrement bien adaptée au pâturage sur la montagne basque, la Manex Tête Noire est garante de l’entretien de ses paysages montagnards. Alors même que son image est largement exploitée en matière de marketing, elle est  pourtant celle des trois races admises pour la fabrication du fromage AOC Ossau Iraty qui voit ses effectifs diminuer d’année en année. En cause : une moindre rentabilité économique ? Une étude de l'observatoire économique de la filière ovine de 2006 montre pourtant que si les manex tête noire produisent moins de lait que les têtes rousses, les charges sont aussi moins coûteuses pour un éleveur transhumant avec un troupeau de tête noire ; au final, il en tire en moyenne un revenu net aussi important, voire plus important, que ceux qui ont des têtes rousses.
Un collectif pour sauver la tête noire
Plusieurs reportages et témoignages d’éleveurs dans la salle ont montré le fort attachement –l’amour même- que portent beaucoup à  leur troupeau de Tête Noire. Mais aussi les choix d’introduction d’autres races que sont obligés de faire certains, confrontés à des cas de tremblante ou interdits de transhumance pour cause d’agalaxie. Le débat a inévitablement abordé les dissensions autour du schéma de sélection génétique mené par le Centre ovin d’Ordiarp. Mais la toute nouvelle association "Buru beltzak", qui vient de se créer pour la défense de la manex tête noire, entend bien dépasser ces clivages pour définir avec tous les éleveurs un standard partagé de la race. Une démarche collective dont s’est félicitée Julie Labatut de l’INRA qui a travaillé ses trois années de doctorat sur le sujet.
Miser sur la typicité des produits locaux
Invité sur ce plateau télé, André Valadier, président du comité national des produits laitiers de l'INAO, a rappelé comment, dans le Massif Central dont il est originaire, quelques irréductibles refusant de voir la race bovine Aubrac s’éteindre dans les années 1970 avaient décidé de relancer cette vache rustique parfaitement adaptée aux conditions climatiques extrêmes des plateaux de son berceau d’origine. Un dynamisme et une motivation qui ont depuis porté leurs fruits. Tout ce qui développe la typicité des produits locaux, en harmonie avec leur terroir, apporte de la valeur économique et répond complètement aux attentes sociétales, a-t-il conclu, confiant pour ce faire sur les atouts de la montagne basque.

Retrouver en ligne tous les reportages et l'émission Leihotik "Buru beltzak kenka txarrean".
Un extrait de l'émission sera aussi diffusé sur TVPI du 4 au 11 novembre.

 

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